Les combattants français de la Guerre du Golfe sur "Le Paratonnerre"

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7 messages.
Echard Alain Echard Alain a écrit le 6 septembre 2025 à 20h10
Bonsoir à vous tous, anciens de la Division Daguet. Voilà 35 ans, pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale, une Division française participait à une incroyable aventure au sein d'une coalition internationale. A l'époque j'étais ADC dans une unité du génie dans un Regiment, j'étais chef de section au 3ème Regiment du génie, Regiment basé à Charleville Mézières. Ma compagnie n'était pas du tout prévu à participer à cette aventure humaine. Nous devions partir en manœuvre. Dans la nuit du 11 au 12 janvier nous avons été avertis que nous devions nous présenter au Regiment le samedi matin à la première heure. A partir de ce moment nous avons dû faire le point des personnels pouvant partir le mercredi 16 matin à 7h00. Tout a été rapide, point matériels, personnels, vaccins, photos pour les passeports etc. Le mercredi nous étions 25 à partir la compagnie devait monter à 78 personnels. Après un périple de deux jours nous sommes arrivés à Toulon pour embarquer sur le Chartres, Car ferry civil. A bord nous avons rencontré les personnels manquant, qui venait de tous les Régiments du génie. Nous avons fait connaissance et durant le trajet former les personnels au métier de sapeurs de combat. Nous avons intégré le 6ème REG, comme compagnie de déminage. Nous avons participé à l'offensive au sein de ce brillant Regiment. Tout le monde est rentré sein et sauf, le retour à été grandiose et notre ville nous accueilli avec chaleur. Je retient de cette aventure une grande camaraderie, une cohésion sans faille. Cela ma servi tout au long de ma carrière. J'ai terminé ma carrière de militaire au grade de Capitaine. J'ai ensuite servi dans un centre d'entraînement commando, puis en école d'infanterie et j'ai terminé ma carrière à l'école du génie. Nous nous devons... Lire la suite
Bonsoir à vous tous, anciens de la Division Daguet.

Voilà 35 ans, pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale, une Division française participait à une incroyable aventure au sein d'une coalition internationale. A l'époque j'étais ADC dans une unité du génie dans un Regiment, j'étais chef de section au 3ème Regiment du génie, Regiment basé à Charleville Mézières.
Ma compagnie n'était pas du tout prévu à participer à cette aventure humaine. Nous devions partir en manœuvre. Dans la nuit du 11 au 12 janvier nous avons été avertis que nous devions nous présenter au Regiment le samedi matin à la première heure. A partir de ce moment nous avons dû faire le point des personnels pouvant partir le mercredi 16 matin à 7h00. Tout a été rapide, point matériels, personnels, vaccins, photos pour les passeports etc.
Le mercredi nous étions 25 à partir la compagnie devait monter à 78 personnels.
Après un périple de deux jours nous sommes arrivés à Toulon pour embarquer sur le Chartres, Car ferry civil. A bord nous avons rencontré les personnels manquant, qui venait de tous les Régiments du génie.
Nous avons fait connaissance et durant le trajet former les personnels au métier de sapeurs de combat.
Nous avons intégré le 6ème REG, comme compagnie de déminage. Nous avons participé à l'offensive au sein de ce brillant Regiment. Tout le monde est rentré sein et sauf, le retour à été grandiose et notre ville nous accueilli avec chaleur.
Je retient de cette aventure une grande camaraderie, une cohésion sans faille.
Cela ma servi tout au long de ma carrière.
J'ai terminé ma carrière de militaire au grade de Capitaine. J'ai ensuite servi dans un centre d'entraînement commando, puis en école d'infanterie et j'ai terminé ma carrière à l'école du génie.
Nous nous devons de garder en mémoire ces moments forts. Il est primordiale de transmettre notre expérience, notre savoir-faire et être aux jeunes générations.
Il est important de ce durcir et de ce préparer aux conflits de demains. A l'époque nous étions prêts et entraînés et surtout endurci.... Replier
Vilar Vilar a écrit le 12 mars 2025 à 19h32
Bonsoir tout le monde, Pour moi ce que je retiens de la guerre du Golfe c'est une très belle expérience avec une fraternité impressionnante où avec mon binôme, je n'ai jamais eu besoin de regarder derrière moi et vice-versa. Et au nom de dieu, vive la coloniale. Cette phrase prend tout son sens
Bonsoir tout le monde,

Pour moi ce que je retiens de la guerre du Golfe c'est une très belle expérience avec une fraternité impressionnante où avec mon binôme, je n'ai jamais eu besoin de regarder derrière moi et vice-versa.

Et au nom de dieu, vive la coloniale.
Cette phrase prend tout son sens... Replier
Eric BOURGEAIS Eric BOURGEAIS a écrit le 6 février 2025 à 21h05
Site Facebook sur l'expo des 30 ans DAGUET au musée à Pau : https://www.facebook.com/people/Daguet-30ans-PauExpo/100076250001593/#                                           Promotion exposition Daguet à Pau - 05-02-2022 : https://youtu.be/2uJVVSF7Lgk?si=aH4V2ISd0h6PCXCw                                           Stand Daguet pour les 70 ans de l'ALAT : https://youtu.be/MCXdBkZbhJE?si=7CO8kI6qc__na9Uj
Site Facebook sur l'expo des 30 ans DAGUET au musée à Pau :
https://www.facebook.com/people/Daguet-30ans-PauExpo/100076250001593/#

                                         

Promotion exposition Daguet à Pau - 05-02-2022 :
https://youtu.be/2uJVVSF7Lgk?si=aH4V2ISd0h6PCXCw

                                         

Stand Daguet pour les 70 ans de l'ALAT :
https://youtu.be/MCXdBkZbhJE?si=7CO8kI6qc__na9Uj... Replier
ERIC BOURGEAIS ERIC BOURGEAIS a écrit le 31 janvier 2024 à 18h24
Première OPEX qui n'en portait pas encore ce nom ! Daguet... une Aventure Jeune pilote de Gazelle HOT au 3RHC DAGUET, j'ai monté en 2022 une exposition dans le cadre du Devoir de Mémoire -> Daguet-30ans-PauExpo
Première OPEX qui n'en portait pas encore ce nom ! Daguet... une Aventure
Jeune pilote de Gazelle HOT au 3RHC DAGUET, j'ai monté en 2022 une exposition dans le cadre du Devoir de Mémoire -> Daguet-30ans-PauExpo... Replier
Pierrot Pierrot a écrit le 5 novembre 2023 à 23h42
Lorsque je lis les témoignages, j'avoue que c'est avec une grande nostalgie que je replonge dans ce qui a été pour moi l'opération Daguet. J'ai seulement 21 ans quand Mitterand annonce l'envoi d'un corps expéditionnaire en Arabie Saoudite. Dans son allocution, il précise l'envoie de sections MISTRAL. C'était le 15 septembre 1990 et comme la B4 du 35ème RAP de Tarbes est en alerte guépard, avec des potes, je quitte la salle télé comme un dératé. Nous sommes vite stoppé par l'adjudant d'unité, car comme nous il sait ce qui va arriver. Oui nous allons partir mais quand? Le CDU fera son annonce au rassemblement de la batterie et s'en suivra alors une semaine exceptionnelle. Ce même week-end de l'annonce du président, le 35 est en peine portes ouvertes, à peine croyable de voir les civiles visiter le régiment pendant que l'on s'affaire à préparer les véhicules pour la mise en peinture couleur sable. Ma petite amie est là avec mes meilleurs amis venus de Sète pour l'occasion. De le raconter ça me fait bizarre, j'ai l'impression de revivre ces moments tellement ils sont en moi! Une section, la SA1 à envoyé ses camions (TRM2000) et P4 pour être peints à Toulouse, l'autre section est restée à Tarbes pour leurs véhicules et pendant ce temps, tous les pointeurs et chefs de pièces sont partis à Toulon pour une formation rapide sur le missile MISTRAL. Ils nous feront la formation lors du séjour. Après le trajet dont une halte à Nîmes, nous embarquerons à Toulon à Bord de l'Esterel le 22 pour appareiller le 24. Les véhicules seront quant à eux dans le bateau l'ile de la réunion et les précurseurs avec. Dès le départ du RGT, se seront d'innombrables photos qui seront prises, albums très précieux aujourd'hui. Nous arriveront à... Lire la suite
Lorsque je lis les témoignages, j'avoue que c'est avec une grande nostalgie que je replonge dans ce qui a été pour moi l'opération Daguet. J'ai seulement 21 ans quand Mitterand annonce l'envoi d'un corps expéditionnaire en Arabie Saoudite. Dans son allocution, il précise l'envoie de sections MISTRAL. C'était le 15 septembre 1990 et comme la B4 du 35ème RAP de Tarbes est en alerte guépard, avec des potes, je quitte la salle télé comme un dératé. Nous sommes vite stoppé par l'adjudant d'unité, car comme nous il sait ce qui va arriver. Oui nous allons partir mais quand? Le CDU fera son annonce au rassemblement de la batterie et s'en suivra alors une semaine exceptionnelle. Ce même week-end de l'annonce du président, le 35 est en peine portes ouvertes, à peine croyable de voir les civiles visiter le régiment pendant que l'on s'affaire à préparer les véhicules pour la mise en peinture couleur sable. Ma petite amie est là avec mes meilleurs amis venus de Sète pour l'occasion. De le raconter ça me fait bizarre, j'ai l'impression de revivre ces moments tellement ils sont en moi! Une section, la SA1 à envoyé ses camions (TRM2000) et P4 pour être peints à Toulouse, l'autre section est restée à Tarbes pour leurs véhicules et pendant ce temps, tous les pointeurs et chefs de pièces sont partis à Toulon pour une formation rapide sur le missile MISTRAL. Ils nous feront la formation lors du séjour. Après le trajet dont une halte à Nîmes, nous embarquerons à Toulon à Bord de l'Esterel le 22 pour appareiller le 24. Les véhicules seront quant à eux dans le bateau l'ile de la réunion et les précurseurs avec. Dès le départ du RGT, se seront d'innombrables photos qui seront prises, albums très précieux aujourd'hui. Nous arriveront à Yanbu le 30 septembre et après trois jours de préparatifs, nous parcourrons 1200km pour rejoindre le désert d'Hafar El Batine où nous monterons le camps de MIRAMAR. Petit à petit le séjour s'organise sous les tentes modulaires, remplaçantes des modèles 56. Prise de poste de surveillance sur les différentes positions de guet anti aérien, prise de la garde au camp et biensur le repos nécessaire. Il faut savoir qu'au début, l'incertitude concernant la durée était de mise. Il y avait eu des rumeurs, 1 an, 9 mois puis ce seront seulement 6 mois que l'ont aura fait. Manip de desserrement, vol en hélico, instruction, même passer son CME étaient gage d'occupation en dehors du quotidien. La cohésion a été un lien très fort et avec, le courrier qui suivait, même si parfois nous attendions longtemps pour recevoir les colis. Le climat était chaud, très chaud et la nuit très frais. Le ciel voyait passer des avions de la coalition, il voyait aussi les soldats français monter la garde et monter en puissance. La musique était notre refuge, ça a d'ailleurs commencé très tôt, lors du trajet jusqu'au désert! Je dormais sur la bâche de mon TRM 2000, le 012 et le matin, c'était au son d'une K7 mise par mon chef de groupe que j'ouvrais les yeux. J'ai même pu acheter cet album il y a quelques années et je l'écoute de temps en temps. Nous l'appelions la guerre du Golfe, nous étions partis en guerre en laissant nos familles sans jamais être sûr de revenir puis, ce témoignage atteste du contraire et en même temps, j'ai une pensée pour tous ceux qui ne sont plus parmi nous, vous les anciens de Daguet qui nous ont quitté! J'ai plusieurs histoires réelles de cette belle aventure, peut-être reviendrai-je pour les publier, en attendant celle-ci sort tout droit de mon coeur, de mes tripes car à jamais je suis un ancien de Daguet et à jamais de je fais parti, comme mon père auparavant des anciens combattants. Mon père était si fier, lui, cet ancien d'indo, d'Algérie.... Il m'avait dit que c'était mon époque, que j'accepte de la vivre et que je pouvais être fier moi, d'avoir aussi le sens du devoir accompli, je vous rassure, c'est le cas encore aujourd'hui. Il y aurait tant à dire, comme cette nuit du 17 au 18 janvier lorsque nous sommes rentré en IRAK avec les black out, un temps fou pour parcourir si peu de kilomètres mais nécessaire pour ne pas y rester sur le trajet miné apparemment. Comme cette rencontre insolite en plein désert irakien avec les CRAPS (GCP) du 35, tous dans leur VLRA et moi de les filmer. Seulement on apprendra le lendemain l'explosion d'une CUSTER BOMBE qui tuera deux CRAPS du RPIMA et en blessera plusieurs, dont certains du 35. Qu'aussi chaque progression sur ce sol rocailleux nous verra se mettre en batterie pour protéger la compagnie du SPAHIS qui avançait devant nous. En effet ma section, la SA1 était détachée avec le SPAHIS, la SA2 avec le REG quand les sections, du 68ème et 11ème RAMA étaient détachées avec d'autres compagnies. Nous avons vu notre batterie renforcées par ces deux sections en octobre 90. La mission a été remplie, parfois c'était difficile, le temps était long, malgré la garde etc. Il fallait s'occuper, continuer de rire et je me souviens de chaque matin au réveille, moi qui dormait sur les six containers des missiles. Je voyais mes potes sortir de leur tente, salut Gillou, salut Tony, Domi et ainsi de suite. La chaleur, la fraicheur, la douche prise dans des douches de décontamination NBC, seule solution pour nous sortir de notre bassine. Cette fin de guerre éclair avec les soldats IRAKIENS qui se rendaient pour demander à manger et cette fin d'aventure pour nous qui étions là-bas. Oui il y aurait tant à écrire alors je reviendrai très certainement. Je suis Gilles, j'étais l'artilleur parachutiste de 1ère classe Pierrot et conducteur PL lors de cette opération. J'avais 21 ans, j'étais insouciant, désinvolte c'est vrai mais je suivais les ordres, j'étais prêt à mourir pour mon pays, j'étais prêt à défendre celui que l'on était venu protéger et au péril de ma vie. Je n'avais pas si peur, l'âge aidant sans doute à cette volonté manifeste d'être et de durer. J'ai vécu cette guerre droit devant comme la devise de mon régiment, j'ai accepté cette guerre comme celle qui est la nôtre, nous les anciens de Daguet. Notre batterie a été de retour à Tarbes fin mars 91 et c'est avec les honneurs que l'on a été accueillis. Les larmes de mon père m'ont aussi montré cet homme qu'il était derrière sa carapace, une façon bien à lui d'être fier et de m'aimer à travers ce béret qu'il avait porté longtemps avant moi. Papa, où que tu sois, je suis moi aussi fier de toi et je t'aime à travers ce béret amarante que j'ai installé sur mon mur des souvenirs. Oui j'ai ton béret, ton brevet 48802 à côté du mien 525841 et j'ai tes médailles qui s'alignent aux miennes parce qu'un jour, notre destin Français nous a appelé sur des contrés lointaine et de nos mémoires aujourd'hui, j'en fait mienne. A nous tous qui avons participé à cette guerre du golfe, je vous rends hommage et très certainement ici ou ailleurs, les âmes sont devenus nos frères d'armes. Le 31 avril 2021 a été célébré au 35ème RAP une cérémonie pour nous rendre hommage, une célébration qui nous aura, mes camarades et moi-même, vu verser des larmes parce que 30 ans s'étaient écoulés et lorsque la 4ème batterie a chanté Adieu suisse, notre chant, nous nous sommes tous revus sur la place d'armes à nos 20 ans, étincelant, insouciant et conquérant. Des jeunes venus de tout horizon avec pour seule ambition, les couleurs bleu blanc rouge que l'on a représenté durant des années. Merci de m'avoir lu si vous êtes arrivés jusqu'ici. A jamais je suis cet ancien de l'opération Daguet.... Replier
Bailly Antony Bailly Antony a écrit le 3 novembre 2023 à 18h54
Résumé de mon passage dans la « Division Daguet » Point de départ de cette guerre : l'invasion du Koweït par l'Irak à partir du 2 août 1990. Départ des éléments du 6° R.C.S début septembre 1990 pour l’Arabie Saoudite après une préparation express des hommes (paquetages/armements) et du matériels (peinture sable des véhicules réalisée en un temps record). A ce moment-là, je suis 1° classe et en formation d’auxiliaire-sanitaire à Dinan dans les Côtes d’Armor. Fin de la formation au cours de la deuxième quinzaine de septembre. En rentrant au régiment, je suis convoqué par mon commandant d’escadron pour faire un compte- rendu de ma formation puis il m’informe que je vais partir en Arabie Saoudite en renfort à une date non- définie et que je serais chauffeur P.L sur GBC 8KT citerne. Les semaines suivantes sont mises à profit pour me former à l’utilisation des citernes (utilisation, consignes de sécurité, etc…), à la conduite (le GBC étant en vitesse inversée et plus habitué aux « P4 ») car au 6° R.C.S, je suis circulateur (6° E.C.T, 1° peloton « circu ») et dernier week-end de 72H en famille avant le départ pour environ 6 mois. Le 01/11/1990, je suis transféré avec paquetage et armement au 1° R.E.C de Laudun pour rejoindre une de leurs compagnies qui part pour le Golfe le 03 novembre vers 20 h de Marignane où il fait froid (baptême de l’air en Boeing 747) et un mistral à « décorner tous les cocus de la Terre ». Nous arrivons à Djeddah le 04/11 vers 03 ou 04 h du matin (heure locale) et nous prenons un coup de massue en descendant de l’avion à cause de la chaleur humide et étouffante. Vers 08 h, nous montons dans les bus qui nous emmènent à Yanbu... Lire la suite
Résumé de mon passage dans la « Division Daguet »

Point de départ de cette guerre : l'invasion du Koweït par l'Irak à partir du 2 août 1990.

Départ des éléments du 6° R.C.S début septembre 1990 pour l’Arabie Saoudite après une préparation express des hommes (paquetages/armements) et du matériels (peinture sable des véhicules réalisée en un temps record). A ce moment-là, je suis 1° classe et en formation d’auxiliaire-sanitaire à Dinan dans les Côtes d’Armor. Fin de la formation au cours de la deuxième quinzaine de septembre.
En rentrant au régiment, je suis convoqué par mon commandant d’escadron pour faire un compte- rendu de ma formation puis il m’informe que je vais partir en Arabie Saoudite en renfort à une date non- définie et que je serais chauffeur P.L sur GBC 8KT citerne. Les semaines suivantes sont mises à profit pour me former à l’utilisation des citernes (utilisation, consignes de sécurité, etc…), à la conduite (le GBC étant en vitesse inversée et plus habitué aux « P4 ») car au 6° R.C.S, je suis circulateur (6° E.C.T, 1° peloton « circu ») et dernier week-end de 72H en famille avant le départ pour environ 6 mois.


Le 01/11/1990, je suis transféré avec paquetage et armement au 1° R.E.C de Laudun pour rejoindre une de leurs compagnies qui part pour le Golfe le 03 novembre vers 20 h de Marignane où il fait froid (baptême de l’air en Boeing 747) et un mistral à « décorner tous les cocus de la Terre ».
Nous arrivons à Djeddah le 04/11 vers 03 ou 04 h du matin (heure locale) et nous prenons un coup de massue en descendant de l’avion à cause de la chaleur humide et étouffante. Vers 08 h, nous montons dans les bus qui nous emmènent à Yanbu à 337 kms de Djeddah où nous percevront nos véhicules qui arrivent par bateau 2 ou 3 jours plus tard (délai utilisé pour s’adapter aux conditions climatiques locales).
Départ de Yanbu vers C.R.K (ou K.K.M.C suivant les préférences) le 07ou 08/11. Au bout de quelques kilomètres (15-20Kms), mon GBC (révisé avant de partir) tombe en panne. J’apprendrai plus tard que c’est l’embrayage qui a lâché. J’ai donc passé tout le trajet (environ 1000 kms) dans mon camion sur un porte-char dont les pneus ont éclaté à plusieurs reprises sous l’effet de la chaleur. Le trajet durera 2 jours.


Arrivé à C.R.K, je suis détaché au Service des Essences des Armées (S.E.A) qui se trouve à l’extérieur de la ville et à côté du dépôt de munitions. Après les présentations, on m’explique que j’aurais à ravitailler en essence et gasoil plusieurs points (camion des transmissions, batterie de crotale, boulangerie, etc…).
Nous devions préparer le gasoil et l’essence à partir du kérosène, fourni par l’Arabie Saoudite, en lui ajoutant un certain pourcentage d’huile. Le kérosène était stocké dans des bacs souples abrités par des murs de sables les entourant.
À la boulangerie, ils faisaient du bon pain et un légionnaire qui a fait mes tatouages pour pas cher.

Les tentes (couchages et commandement), la popote et la douche se trouvaient sur la partie haute du campement. Les containers servant au stockage des fûts d’huile et d’autres matériels étaient dans la partie basse (ce qui nous a valu quelques désagréments lors de fortes pluies mi-janvier 1991).
Une nuit où il y avait beaucoup plu, nous nous sommes retrouvés avec les containers dans environ 80-100 cm d’eau et une citerne de 30 000 litres de kérosène qui s’est enfoncée dans le sable soudainement ramolli par tant d’eau. Nous avons été obligés de la vider et de laisser le sable sécher quelques jours avant de pouvoir sortir la citerne de son piège.

Fin novembre, une note de service est arrivée annonçant mon passage au grade de Brigadier avec effet rétroactif au 1° novembre.
Décembre est passé relativement tranquillement malgré quelques exercices N-B-C qui nous sortaient d’une certaine routine puis le 14/12/1990, une équipe du S.I.R.P.A est venu filmer nos vœux à nos familles pour Noël et le Nouvel An (diffusion au moment des fêtes). On nous a dit qu’Eddy Mitchell viendrait faire un concert mais il a été annulé sous l’insistance des autorités saoudienne (enfin c’est ce qu’on nous a rapporté). Il en a fait un à Fréjus quand la Division a été rentrée. Comme j’étais de garde au régiment, je n’ai pas pu aller à ce concert.
Janvier a été un peu plus tendu car on voyait du matériel et des véhicules de toute nationalité partir vers la frontière irakienne pour attendre le début de l’offensive. Les consignes de sécurité ont été renforcées. Les exercices N-B-C étaient plus fréquents et plus stricts (T3P complète + masque), le tout sous un soleil de plomb.
À différentes occasions, j’ai ainsi pu voir différents avions et hélicos américains (Apaches, Cobras, Thunderbolt A10 « Warthog », etc…).


Quelques jours avant l’offensive proprement dite, nous avons commencé à voir les trainées blanches des B52 qui allaient vider leurs entrailles sur le territoire irakien.

Quand l’offensive a commencé, les consignes ont encore été renforcées !

Consignes de sécurité officielles en cas d’attaque avec véhicule :

1. 1 tir de sommation en l’air
2. 1 tir effectué au niveau du moteur
3. Tir en rafale de 3 coups sur le chauffeur du véhicule
4. Compte-rendu aux autorités

Consignes officieuses données par le Capitaine :

A. Tir sur le chauffeur de façon à stopper l’attaque le plus rapidement possible et avec le moins de dégâts pour le dépôt
B. Compte-rendu aux autorités


À peu près au même moment, un campement américain s’est installé à environ 600-700 mètres du nôtre.
Il avait en charge l’interception des Scuds qui partaient vers Riyad ou plus loin vers Israël. Une nuit où j’étais de garde, les américains ont commencé à hurler des ordres dans leurs haut-parleurs suivis 30 secondes plus tard de 2 gros bangs puis retour au silence de la nuit froide du désert. Le lendemain, nous avons appris qu’ils avaient descendu un Scud qui volait bas et serait probablement tombé sur la capitale saoudienne (ou pas loin).
Nous avons continué à faire notre boulot malgré les alertes, les tempêtes de sable, etc.

Un jour, on nous a réunis à côté de la tente de commandement pour nous dire que c’était fini.
Saddam Hussein était “à genou” et son armée en déroute. On allait rentrer en France.

Nous avons été parmi les derniers à partir car il fallait assurer des points de ravitaillement pour que la Division puisse retourner à Yanbu afin d’embarquer.
Pour ma part, j’ai embarqué à Yanbu le 25/04/1991. Il nous a fallu environ une semaine de bateau et un arrêt dans le canal de Suez pour payer la « taxe de passage » obligatoire (achats de babioles aux artisans égyptiens qui montaient dans le bateau) avant d’accoster à Toulon le 02/05/1991.
Le 03/05/1991 : retour au 6° R.C.S, réintégration de mon véhicule, du FAMAS, du paquetage suivi d’une visite médicale rapide et départ en permission pour 6 semaines à l’issue de toutes ces formalités.

Je n'ai pas eu l'honneur de défilé sur les Champs-Élysée le 14 juillet 1991. Devinez la réponse --> encore de garde au régiment 😜

Je profite de ce témoignage pour passer mes amicales salutations à tous les anciens de la Division Daguet.

Antony... Replier
THÉRY Fabrice THÉRY Fabrice a écrit le 11 mars 2023 à 14h01
Des années après cette épopée unique qui de France nous conduisit en Arabie Saoudite, puis en Irak et/ou au Koweït, chaque ancien de Daguet est un peu la mémoire des sables du Golfe. Chacun de nos témoignages est comme une empreinte, un moment de notre vie laissée au Moyen-Orient. Notre fraternité d'Armes est toujours là palpable lors de chaque retrouvailles. Nous invitons tous nos camarades ,anciens de cette fameuse guerre du Golfe à rejoindre nos rangs. Ensembles nous serons plus forts et pourrons montrer notre cohésion. Isolés, nous serons irrémédiablement condamnés à l'oubli, alors que nous avons écrit une belle page de l'histoire des armées françaises. Serons-nous les témoins actifs de cette aventure honorable ou tomberons-nous rapidement dans l'oubli, tels des grains de sables, vite balayés par le vent de la vie? Chacun de nous, en lui en porte la réponse et la responsabilité.
Des années après cette épopée unique qui de France nous conduisit en Arabie Saoudite, puis en Irak et/ou au Koweït, chaque ancien de Daguet est un peu la mémoire des sables du Golfe. Chacun de nos témoignages est comme une empreinte, un moment de notre vie laissée au Moyen-Orient. Notre fraternité d'Armes est toujours là palpable lors de chaque retrouvailles. Nous invitons tous nos camarades ,anciens de cette fameuse guerre du Golfe à rejoindre nos rangs. Ensembles nous serons plus forts et pourrons montrer notre cohésion.
Isolés, nous serons irrémédiablement condamnés à l'oubli, alors que nous avons écrit une belle page de l'histoire des armées françaises.
Serons-nous les témoins actifs de cette aventure honorable ou tomberons-nous rapidement dans l'oubli, tels des grains de sables, vite balayés par le vent de la vie?
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